30 Avril : L'opposition quitte le Conseil

Le Conseil débute par une intervention de Pascale Leduc, choquée par le texte paru dans le dernier bulletin. La majorité en place ne respecte ni les textes de loi, ni les usages. En clair, un bulletin se compose de 3 parties : l'édito du maire, les billets d'expression des groupes (majorité et opposition) où chacun s'exprime librement, et le corps du bulletin qui se doit d'être neutre et irréprochable. En ajoutant dans le bulletin un paragraphe à la suite du mot de l'opposition, sans le signer, avec le même graphisme, les mêmes codes couleur et en traitant du même sujet pour créer la confusion (une majorité de lecteurs pense qu'il s'agit de la suite du mot de l'opposition), l'équipe de Mr LAINÉ se comporte comme aucune majorité de la région n'a jamais osé le faire. A l'illégalité s'ajoute l'inconvenance : lire le mot de l'opposition avant sa publication et le commenter dans le même bulletin n'est pas acceptable. Sur le fond, une vérité incomplète n'étant pas une vérité, l'équipe majoritaire a aussi tort : la ville avait payé un avocat pour faire un "signalement" fort médiatisé contre Michel Huchet, affaire directement à l'origine de la mauvaise ambiance dans les Conseils : affaire classée sans suite depuis le 12 septembre dernier, ce dont personne n'a jamais parlé et dont le bulletin ne fait pas état. Combien d'argent (encore) gaspillé?
L'intervention de Pascale est certes musclée, et les mots "comportement de voyous" ont été prononcés et assumés dans ce contexte de demande de clarification : que la majorité s'exprime, si elle le souhaite dans un billet du groupe majoritaire, signé, et que cesse toute confusion entre opinion et information dans le corps du bulletin. C'est la loi.
L'incident semblant clos, on passe à l'approbation du compte-rendu du Conseil précédent, et je (Christian Canonne) demande la parole en annonçant 3 remarques.
• La première porte sur l'augmentation de la fréquentation des campings : la baisse des recettes des parcmètres (23 000€) était due, selon l'opposition à la 1/2 heure gratuite qu'il fallait bien payer d'une autre façon, et à une baisse de fréquentation selon la majorité qui avait , pour étayer ses propos, annoncé 12/13% de recettes en moins dans les campings. Où était la vérité, puisque tantôt on annonçait une baisse, tantôt une hausse des recettes des campings?
• La seconde porte sur la maison Haspot : l'avis de L'Architecte des Bâtiments de France est présenté dans le compte-rendu avec réserves pour argumenter l'abandon du projet, alors qu'il était clairement sans réserve -document à l'appui-.
Les remarques de ce type font partie du rôle de l'opposition, et la majorité doit les accepter.
Arrive l'incident tel que je l'ai vécu. Au fond de la salle, des propos haineux ("casse toi", "ça suffit") que l'on entend de notre place, des sifflements (tiens, cette fois on ne parlera pas de "fan-club" dans les compte-rendus) que le maire se garde bien de faire cesser, un conseiller (M. Pire) qui tapote ostensiblement sur sa montre en soupirant, et un dialogue qui donne à peu près ceci :
CC (Christian Canonne) "Enfin dernière remarque ..."
YL (Yves Lainé), coupant la parole "Oui, j'espère que c'est la dernière"  (brouhaha en fond de salle qui semble satisfaire le maire)
CC "Vous indiquez dans le compte-rendu que vous n'augmentiez pas les taux pour votre premier budget, contrairement à ce que nous avions fait. Nous n'avons pas augmenté les taux la première année du mandat et je vous demande de rectifier le compte-rendu"
YL  "Ah bon, vous n'avez pas augmenté les taux la première année? Les suivantes alors ..."
Suivent quelques échanges sur ces premières années de notre mandat, un fin de non recevoir de modifier le compte-rendu, et cet insultant :
YL "Bon, c'est fini? vous avez fini votre show?"
Deux de mes collègues, outrées, se sont déja levées. Trop, c'est trop : ce mélange de condescendance affectée et de mépris est bien loin des propos tenus lors de la campagne. L'opposition quitte la salle. Monsieur Lainé, le maire du Pouliguen qui s'est fait voter le plus de pouvoir par son conseil, peut s'en faire voter davantage encore (délibération n°12), et les subventions sportives seront acceptées sans position très claire de l'OMS.
Notre équipe compte 7 élus, avec leur tempérament, leur caractère, leur façon d'être et de s'exprimer. Ce soir, les plus modérés d'entre-nous étaient aussi les plus scandalisés. L'opposition ne peut et ne pourra pas travailler dans ces conditions. La présence en nombre d'employés communaux dans le public traduit un autre malaise qui rendait sans doute le maire nerveux : ce n'était pas une excuse.
Christian Canonne
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